Lien direct entre l'obésité et le cancer du pancréas
Les chercheurs du Centre de traitement complet du cancer Jonsson de l'UCLA (JCCC) ont trouvé le premier lien direct entre l'obésité et le cancer du pancréas.
Le cancer du pancréas est l'une des formes les plus mortelles chez l'homme. À l'instar d'autres cancers, le diagnostic précoce améliore les taux de survie à long terme, mais cette forme particulièrement agressive n'indique généralement aucun signe d'alerte précoce.
Selon l'Institut national du cancer, l'adénocarcinome canalaire pancréatique, le type le plus commun de malignité pancréatique, est le quatrième responsable du cancer chez les États-Unis.
L'étude JCCC indique que les taux globaux de survie à 5 ans ne sont que de 3 à 5%, avec un taux de survie moyen après un diagnostic de seulement 4 à 6 mois.
Les options de traitement actuelles sont limitées en nombre et en efficacité, de sorte que la recherche se concentre sur les stratégies de prévention pour progresser avant que la maladie n'atteigne un stade avancé.
Les scientifiques savent que les lésions appelées néoplasies intra-épithéliales pancréatiques (PanIN) sont des précurseurs du cancer du pancréas et peuvent être traitées comme des marqueurs, même à un stade précancéreux. Malheureusement, ils sont microscopiques, et ne peuvent être détectés que par biopsie.
Souris et hommes

Les souris qui mangeaient un régime riche en matières grasses et à forte teneur en calories ont développé plus de lésions de néoplasies intra-épithéliales pancréatiques que les souris qui mangeaient un régime alimentaire plus sain.
L'étude de JCCC, menée par le Dr Guido Eibl, membre de JCCC et professeur en résidence au département d'intervention chez David Geffen School of Medicine, a révélé que les souris obèses avec des régimes riches en calories et riches en matières grasses ont développé des nombres anormalement élevés de Ces lésions.
Il s'agit de la première étude à montrer un lien causal direct dans un modèle animal entre l'obésité et le risque de ce cancer mortel.
L'obésité chez ces souris ressemble à plusieurs caractéristiques cliniques importantes de l'obésité humaine, telles que le gain de poids et la perturbation du métabolisme. Par conséquent, ce modèle de souris était idéal pour démêler les mécanismes biologiques sous-jacents du cancer du pancréas qui sont mis en mouvement par l'obésité.
L'étude a consisté à développer une obésité induite par le régime alimentaire et à développer un cancer du pancréas chez un ensemble de souris, puis de les comparer avec un groupe témoin de souris génétiquement identiques qui ne recevaient pas de régime à forte teneur en matières grasses et à haute teneur en calories.
Gain de poids et lésions
Les souris qui mangeaient le régime normal ont gagné en moyenne environ 7,2 g sur 14 mois. Les souris sur le régime riche en matières grasses et en haute teneur en calories ont plus que doublé avec un gain de poids moyen de 15,9 g.
Les tests pathologiques ont montré que les souris nourries avec un régime alimentaire normal avaient des pancréas surtout normales avec très peu de lésions dispersées de PanIN.
D'autre part, les souris nourries avec un régime à forte teneur en matières grasses et à forte teneur en calories avaient beaucoup plus de lésions de PanIN et moins de pancréas globales saines.
L'étude a montré que les souris alimentées par un régime riche en graisses et en calories gagnaient beaucoup plus de poids, présentaient des anomalies de leur métabolisme et leur taux d'insuline accrue et avaient une inflammation marquée du tissu pancréatique et un développement de lésions de PanIN.
Ces observations suggèrent qu'un tel régime entraîne un gain de poids, des troubles du métabolisme, une inflammation du pancréas et des lésions pancréatiques précurseurs du cancer.
Le Dr Eibl explique:
Le développement de ces lésions chez la souris est très similaire à ce qui se passe chez les humains. Ces lésions prennent beaucoup de temps pour devenir cancéreuses, donc il y a assez de temps pour les stratégies de prévention du cancer, telles que passer à un régime à faible teneur en matières grasses et à faible teneur en calories, pour avoir un effet positif.
Cette recherche a été soutenue par les National Institutes of Health, le US Department of Veterans Affairs et la Fondation Hirshberg pour la recherche sur le cancer du pancréas.
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